1 Décembre 2016
Ronit Elkabetz - 1964-2016
Le 19 avril 2016, décède à l’âge de cinquante et un an des suites d’un cancer, Ronit Elkabetz, célèbre actrice israélienne, scénariste, réalisatrice, couverte de récompenses. Elle laisse les Israéliens orphelins d’une de leurs plus flamboyantes figures féminines.
Née à Beer-Sheva dans une famille juive d’origine marocaine, étudiant le stylisme, elle devient comédienne par hasard et obtient le premier rôle dans Prédestiné de Daniel Wachsmann en 1990.
Rapidement célèbre, sollicitée, elle choisit de se rendre en France en 1997 où anonyme, elle s’offre une seconde naissance et fait un stage chez Ariane Mnouchkine, épreuve douloureuse et fondatrice.
- Sans la connaître, j’étais amoureuse de cette culture et je savais que pour progresser, il fallait que je la rencontre de près.
Retour en Israël en 2000
De grands rôles, intenses, lui sont proposés, mère divorcée, amante passionnée, prostituée, patronne de café… Ces femmes se débattent dans une société patriarcale étouffante, luttent pour s’émanciper. Elle incarne très vite le visage de ce nouveau cinéma israélien, divers, stimulant, enfin affranchi, disait-elle, de l’obligation de parler du conflit israélo-palestinien pour devenir plus physique, moins cérébral, plus féminin.
- Je n’ai jamais été attirée par les rôles de belles femmes. Je suis attirée par la difficulté, la saleté, ce qui gratte, ce qui saigne.
Sa personnalité nous le disait bien !
Saga familiale
En 2004, 2007, 2014, elle réalise avec son frère Shlomi, une trilogie inspirée de l’histoire familiale de leur mère : Prendre femme, Les sept jours, Gett, le procès de Viviane Amsalem.
Viviane, le fil conducteur de cette saga, en quête de libertés minimales, de droits, de juste égalité, révèle les pesanteurs, les archaïsmes religieux et culturels du milieu marocain.
Difficile de se remettre de sa bouleversante prestation du procès !
Maria Callas…
Elle préparait un film sur la dernière année de la vie de Maria Callas dont elle voulait jouer le personnage. Une réflexion sur la vie de cette femme qui ne voulait pas mourir bien qu’elle ait tout perdu, sa voix, l’envie de chanter, Onassis et se reconditionnait pour renaître…
Dommage, nous sommes passés à côté d’un probable grand œuvre !
Je suis en permanence, disait-elle, à la recherche de mes racines. Je suis née de parents immigrés du Maroc. Mes fondements et ma culture sont pluriels, mais mon histoire, c’est Israël.
Ch.Galili
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