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Notre prochain rendez-vous

Mercredi 16 janvier à 14h30
Les amis de la CCE recevront*
Yves Jeuland

qui au travers de son documentaire rend hommage à
« Marceline Loridan-Ivens »
Ecrivaine et cinéaste
 
Marceline Loridan-Ivens nous a quittés le 18 septembre 2018. Si les camps de la mort l'ont empêché de suivre des études, elle a su apprendre de la vie les leçons essentielles et en a tiré une oeuvre cinématographique pleine d'audace et de poésie. Yves Jeuland nous propose un dialogue avec la réalisatrice dans lequel elle évoque son parcours, ses engagements, et même ses contradictions.

Petite silhouette chic aux boucles carotte, Marceline Loridan-Ivens se raconte sous l'œil affectueux du réalisateur Yves Jeuland. Sur la scène du Forum des images, à Paris, en ce 30 octobre 2014, la dame, alors âgée de 86 ans, n'a rien perdu de son humour et de son tempérament de feu. Ce récit autobiographique, elle l'a précédemment couché dans "Ma vie balagan" (Robert Laffont, 2008) – le mot "balagan" signifiant en hébreu "bordélique". Née en 1928 de parents juifs polonais qui pensaient trouver en France une société éclairée et tolérante, Marceline Loridan-Ivens est arrêtée avec son père le 29 février 1944, à 15 ans, et déportée à Auschwitz-Birkenau. "L'inhumanité commence à Bobigny dans les wagons à bestiaux", raconte-t-elle. Contrairement à elle, son père ne reviendra pas. Lorsqu'elle évoque la fois où elle l'a brièvement croisé à Auschwitz, l'émotion la submerge.

La voie du documentaire
Le témoignage de Marceline Loridan-Ivens frappe au cœur car il décrit la vie dans les camps de la mort dans sa réalité la plus quotidienne, la plus triviale, sans rien cacher des privations, des humiliations et de l'horreur : les haillons des mortes qu'il faut enfiler dès le premier jour, le pain volé à un cadavre, le sadisme des gardiennes mais aussi les copines qui vous épaulent et la dignité qu'on préserve envers et contre tout. Ce dialogue complice avec Yves Jeuland dessine le portrait d'une forte personnalité, humaniste, passionnée, provocatrice et rageuse. Après avoir jeté sa gourme dans le bouillonnant Saint-Germain-des-Prés d'après-guerre, Marceline trouvera sa voie dans le documentaire et un amour indéfectible pour le cinéaste Joris Ivens, avec qui elle coréalisera dix-huit films ("Le 17e parallèle"," Une histoire de vent"...). Joyeuse et émouvante, cette soirée est jalonnée de chansons françaises et yiddish interprétées par Éric Slabiak et ses musiciens, d'archives et d'extraits de films, notamment "Chronique d'un été", chef-d'œuvre de Jean Rouch, où, âgée d'une trentaine d'années, Marceline interprète son propre rôle et adresse un discours poignant à son père.


La projection sera suivie d’un débat avec le réalisateur.

PAF
Thé, café, gâteaux

*14 rue de Paradis Paris 10ème

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