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NOTRE PROCHAIN RENDEZ-VOUS

Mardi 8 octobre 2019 à 14h30*
dans le cadre des "Toiles du 14"
nous vous proposons pour les 70 ans de sa sortie (20 octobre 1949)
" Le Troisième homme" de Carol Reed
Palme d'Or au Festival de Cannes de 1949
D'après le roman de Graham Green
Scénario: Graham Green et Orson Welles
 
la critique par Pierre Murat parue dans Télérama (TTT)
Genre: film noir à suspens
Un écrivain vaguement alcoolique arrive tout fringant, dans le Vienne de 1948, appâté par un boulot promis par un ami de toujours. Or il débarque le jour même où celui-ci est enterré…
Ce point de départ mystérieux (Harry est-il vraiment mort ?) sert de prétexte à Carol Reed et à son illustre scénariste, le romancier Graham Greene, pour peindre, après Auschwitz et Hiroshima, un monde où tout est inversé. C’est l’enfer qui trône au ciel. Les cadrages, presque toujours penchés, la photo fantomatique et la musique, obsédante et ironique, accentuent l’épouvante de ce monde nouveau, où les morts, comme Harry Lime, font semblant de l’être, mais le sont plus qu’ils ne le croient, puisque ne subsiste plus en eux la moindre parcelle d’humanité. C’est l’ère des monstres froids, intelligents, fascinants par l’ampleur de leur cynisme. Face à son copain qui croit encore, l’imbécile, que la vie est un roman, il grince, dans un sourire : « L’Italie des Borgia a connu trente ans de terreur, de sang, mais en sont sortis Michel-Ange, Léonard de Vinci et la Renaissance. La Suisse a connu la fraternité et cinq cents ans de démocratie. Et ça a donné quoi ? Le coucou ! » La réplique n’a pas été écrite par Greene mais par Welles lui-même.
 
ci-après la bande annonce du film (selon votre configuration attendre quelques instants le téléchargement de la vidéo puis cliquer sur la flèche au centre de l'écran noir)
Peu d’œuvres cinématographiques comme Le Troisième Homme ont à ce point symbolisé l’histoire d’une ville et, au-delà, une certaine idée de l’Europe,
de sa grandeur, de sa disgrâce et de ses tiraillements. Tourné en 1948 dans Vienne au quart détruite par les bombardements, le film réalisé par Carol Reed (récompensé à Cannes en 1949 par la Palme d'Or), fut un succès de l’après-guerre. L’écrivain américain un peu raté et dipsomane joué par Joseph Cotten vient y retrouver un ancien ami, Harry Lime (Orson Welles), mais découvre au fil d’une enquête tortueuse que celui-ci est devenu un redoutable trafiquant. Le contexte trouble de la capitale autrichienne alors en pleine reconstruction et divisée en quatre secteurs d’occupation (américain, russe, anglais et français), les cadrages baroques, l’air de cithare obsédant d’Anton Karas, l’apparition tardive, mais inoubliable, de Welles, la poursuite finale dans les égouts : tout cela a façonné ce qu’il faut bien appeler une mythologie autour de ce film.
 
* 14h30 ouverture des portes, film à 15h00 précises
14 rue de Paradis, Paris 10ème.
 
PAF

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