Artiste-peintre reconnu, François Szulman évoque ici son enfance dans le "Yiddishland" parisien. Né en 1931, François grandit dans le milieu modeste des émigrés juifs polonais ayant fui la misère et l’intolérance. Soutenu par un voisin peintre, il développe un don pour le dessin.
Lorsque la guerre éclate, son père, Szlama, s’engage dans la Légion étrangère. Blessé au combat, il est fait prisonnier dans un Stalag et se garde de se déclarer juif.
Dans Paris à l’heure allemande, François brille à l’école et dessine tout ce qu’il observe. Au rythme des rafles, les quartiers juifs se dépeuplent. Protégés par le statut de prisonnier de guerre de Szlama, François et sa mère échappent à la rafle du Vél’ d’Hiv’.
En février 1943, Szlama est libéré. La famille Szulman entre alors dans la clandestinité. François quitte son école et ne porte plus l’étoile jaune. Il dessine toute la journée. Dans leur planque de la rue Sainte-Marthe, sa mère malade s’éteint faute de soins. François et son père survivront grâce à la solidarité des résistants juifs qu’ils hébergent.
Témoin de la libération de Paris, François la relate avec précision. Du métro Jaurès aux barricades de Belleville jusqu’à la Place de la République, il évite les tireurs embusqués et participe à la liesse de la victoire. Après la guerre, malgré les vicissitudes, il poursuivra avec succès sa carrière artistique.
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