Si vous ne faites pas le pont de l'Ascension, rappelez-vous, pas plus de 100 km à vol d'oiseau de chez vous, venez rejoindre nos amis du Café du coin et écouter leurs brèves histoires de comptoir. Nous continuons aussi la publication de ce que disait en 2010, Jean-Michel Ribes sur ce spectacle hors normes ..
Faces de France
Les brèves seront un matériau idéal pour l’historien qui voudra savoir, dans quelques années, quelles étaient les préoccupations de la chair du peuple. Il y a cinq ans par exemple, l’interrogation prioritaire des Français concernait Bernard Tapie. Tout les publics des Brèves ont jusqu’ici compris et saisi tout ; tout le monde a toujours joué le jeu, parce que chacun se reconnaît et se retrouve, même si les réactions du public de Neuilly ne sont pas celles du public de Brest. Il n’y aucune surdité, aucun aveuglement ou refus d’un thème ou d’un autre. Même si l’on passe du coq à l’âne, tout le monde admet que l’on joue dans une vaste basse-cour, et qu’un coq et un âne peuvent se parler. Jean-Marie a interrompu ses recherches pendant quelques années. Il s’est à nouveau consacré à la collecte de phrases en 2006. Toutes sont authentiques. Le matériau comme les sujets bougent. Aujourd’hui, les inquiétudes concernent Obama, la main de Thierry Henry, le réchauffement climatique ou l’identité nationale. La hiérarchie des préoccupations n’a rien à voir avec celle qu’annoncent les sondages, les politiciens et les commentateurs. Les brèves rassemblées s’imposent comme une radiographie du monde contemporain ; de nous-mêmes. Et cette image dénote de celle que véhiculent tous ceux qui nous rappellent sans cesse qu’ils savent mieux que nous qui nous sommes.
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