Il y a 78 ans , se déroulait à Paris sur 2 jours, ce que l'on appellera par la suite "La Rafle du Vel'd'Hiv".
La rafle a été préparée de longue date. Depuis la Conférence de Wannsee, en janvier 1942, Eichmann organise les convois de déportation dans toute l'Europe. Il sollicite les représentants nazis dans les territoires occupés pour exécuter des rafles et organiser des convois vers Auschwitz.
En France, c'est le SS Obersturmführer Danneker, le chef du service juif du SD en France occupée de fin 1940 à juillet 1942, qui est chargé d'organiser la rafle. Il est sous les ordres du général Oberg, chef des SS et de la police allemande en France. Eichmann est venu les voir à Paris et déclare : « Le rythme prévu jusqu'ici de trois transports hebdomadaires contenant chacun 1000 Juifs devra être intensifié rapidement, en vue de libérer totalement et le plus vite possible la France de ses Juifs. » (Compte-rendu rédigé par Eichmann, à l'issue de sa visite de 48 heures à Paris, 1er juillet 1942). Pour cela, il négocie avec la police française qui accepte de collaborer et d'organiser seule la rafle !
Les policiers Jean Leguay (délégué de la Police de Vichy en zone occupée) et René Bousquet (secrétaire général de la Police française) négocient avec Dannecker. Ils mettront la police française à la disposition des Allemands pour faire la rafle.
Ainsi, le 10 juillet 1942, Dannecker télexe à Eichmann que la rafle sera conduite par la police française du 16 au 18 juillet et que l'on peut s'attendre à ce qu'il reste environ 4 000 enfants après les arrestations.
Une rafle préparée par la police française
En 1942, la police française prépare, avec les autorités
d'occupation, une grande rafle des Juifs étrangers demeurant à Paris. Voici une lettre du directeur de la police municipale de Paris, chargée d'arrêter les juifs étrangers
Les 16 et 17 juillet 1942, 13 152 Juifs sont arrêtés par la police française. 1129 hommes, 2916 femmes et 4115 enfants sont enfermés dans l’enceinte sportive du Vélodrome d’Hiver. Les couples sans enfant et les célibataires (1989 hommes et 3003 femmes) sont internés au camp de Drancy.
Du 19 au 22 juillet, les familles du Vél’ d’Hiv’ sont transportées dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande. Adultes et adolescents sont déportés en premier. Brutalement séparés de leurs parents, environ 3000 enfants en bas-âge sont laissés sur place dans une affreuse détresse. Ils sont transférés à Drancy puis déportés entre le 17 et 31 août 1942. Aucun d’entre eux n’est revenu.
En 2011 , Karen Taïeb, responsable des archives du Mémorial de la Shoah, qui avait recueilli depuis l'année 2000 une poignée de lettres écrites dans l'enceinte même du Vélodrome d'Hiver et sorties clandestinement, les publie sous forme de fac-similé dans un ouvrage intitulé "JE VOUS ÉCRIS DU VÉL'D'HIV, Les lettres retrouvées" (Ed. Robert Laffont) avec une préface de Tatiana de Rosnay. Dans cet ouvrage, disponible aujourd'hui en Livre de poche dans la collection "J'AI LU", il y a les lettres qui ont été données par deux membres du bureau de l'AACCE, celles de Anna Kamila Lachs tante de notre Secrétaire Générale Janina Cohen et de Abram, dit Maurice Sztulzaft, père de Michel Sztulzaft, Vice-président, délégué à la mémoire.
Le 16 juillet 2009, 2 ans avant la sortie de ce livre, Michel Sztulzaft est interviewé par Lise Amiel-Gutman sur Judaïques FM, à propos de la Rafle du Vel'd'Hiv, à réécouter en cliquant sur le lien ci-dessous
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