Le film d’Alvaro Brechner retrace la captivité des leaders tupamaros dans les années 1970.
Cette séance sera exceptionnelle à plus d'un titre, car au-delà de l'histoire de ce film que vous lirez plus loin, ce film nécessite une présentation et un débat sur la thématique de l'impunité des crimes. C'est la raison pour laquelle nous avons invité l'association franco-uruguayenne " Donde Estan ? " (Où sont-ils?) en la personne de sa présidente Elena Salgueiro et de son vice-président José Munoz. Ils nous expliqueront le débat qui traverse la société Uruguayenne depuis de très longues années à propos de l'impunité des crimes des tortionnaires de la Dictature Uruguayenne (1973 - 1985) et quelles sont les actions de cette association qui sans vouloir faire de comparaison osée rejoint l'action du Comité Vérité Justice pour Charonne qui agit pour faire reconnaître le 8 février 1962 comme crime d'état, Comité auquel l'AACCE est adhérente.
Séance exceptionnelle aussi, parce que ce sera l'occasion de mieux connaître ce petit pays coincé entre les deux géants de l’Amérique latine, le Brésil et l'Argentine. Ce petit pays qui est le plus francophone des pays Latino-américains, faisant même partie au titre d'auditeur de la Francophonie. C'est encore dans ce pays où proportionnellement à sa population , il y a le plus de juifs ashkénazes dont nombreux entre les deux guerres avaient fuit les pogroms, l'antisémitisme et le nazisme, pour s'installer majoritairement à Montevideo. Nombreux encore sont celles et ceux d'entre eux qui ont lutté contre la dictature, dont Mauricio Rosencof, un des protagonistes du film. L’Uruguay n'est d'ailleurs pas étranger à plusieurs membres de l'AACCE ou anciens de la CCE en ont encore de la famille, comme dans d'autres pays de ce continent.
C'est la raison pour laquelle nous vous attendons nombreuses et nombreux à partir de 14h00, car le film dure 2h et nous souhaitons disposer de temps pour la présentation et le débat qui suivra.
* Attention ouverture des portes à 14h début de la séance à 14h30 précises
En 2010, José « Pepe » Mujica est élu président de l’Uruguay. Une consécration pour cette ancienne victime de la dictature militaire qui, dans les années 1970 et 1980, fit régner la terreur dans ce pays d’Amérique du Sud. De 1973 à 1985, Pepe Mujica fut incarcéré sans procès, placé à l’isolement, tout comme deux de ses illustres camarades, le militant Eleuterio Fernández Huidobro (devenu sénateur au retour de la démocratie) et l’écrivain Mauricio Rosencof. Comment les trois amis ont-ils pu survivre à une entreprise aussi méthodique de déshumanisation ? Par une foi inébranlable en la liberté et en la vie, répond le cinéaste Álvaro Brechner, dans un film aussi éprouvant que poignant, dont la puissance rappelle autant Hunger, de Steve McQueen, que les grands thrillers politiques de Costa-Gavras (L’Aveu, État de siège).
La mise en scène, remarquablement dynamique alors que l’essentiel du récit se déroule dans des cellules de quelques mètres carrés, restitue la perte de sensation des prisonniers, au bord de la folie à force d’être privés de repères. Compañeros n’élude aucune de leurs souffrances. Mais au cœur de cette « nuit de douze ans » (le beau titre original) se détachent des instants solaires. Grâce aux flash-back sur les jours heureux. Grâce à l’humour de situations kafkaïennes, où l’intelligence des captifs triomphe de leurs bourreaux. Grâce, enfin, au charisme des comédiens, bouleversants de bout en bout.
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