1 Octobre 2016
Le billet
Parlons des attentats du 13 novembre et des conséquences directes pour nous, les Amis de la CCE.
Depuis plusieurs mois nous préparions, nous peaufinions, la fête-anniversaire des 70 ans de la création de la CCE.
Les attentats, l’arrêt de tout, ont déclenché au sein du Conseil d’Administration des discussions, pour le moins délicates, pour ne pas dire, houleuses.
- Si la mairie nous donne le feu vert, on fait quoi ?
Les uns ont dit : on ne peut pas faire la fête, ce serait indécent par rapport à tous ces morts. Les autres, plus nombreux, voulaient maintenir l’évènement pour « LEUR » montrer qu’ils n’avaient pas gagné.
La discussion était presque close quand la mairie a répondu qu’elle ne pouvait garantir la sécurité.
François Morel, sur France Inter, a fait une colère blanche dans sa chronique du vendredi 20 :
- Ne renoncez à rien, ni au bistro, ni à la musique, ni aux rires, ni aux amis…
Je vous dis la même chose : ne renonçons à rien et retrouvons-nous le samedi 16 janvier à 14 heures à la mairie du 10e pour faire la fête, avec la Fanfare klezmer d’Ile de France et les intervenants issus de tout notre passé afin de lancer notre grand projet d’Histoire :
« Il était une fois la CCE… »
Nous vous souhaitons une belle année 2016
Suzon Pikorki
ECLAIRAGE
Une année 2015 encadrée par les attentats à Paris
Le 7 janvier 2015, Charlie Hebdo est attaqué. Ils étaient dessinateurs, blasphémateurs, ils méritaient de mourir sous les tirs des kalachnikovs. Ils servaient la France, en uniforme de policiers, ils avaient donc trahi, ils devaient disparaitre. Puis il y eut l’Hyper cacher, ils étaient Juifs, donc pas de quartier, mort obligatoire.
Nous avons eu l’impression de leur répondre le 11 janvier dans un rassemblement immense comme la France n’en avait jamais connu, avec pour slogan : Nous sommes Charlie, Juifs, Flics…
Le 13 novembre
Mais ce 13 novembre, un stade, des restaurants, des terrasses de café, une salle de concert, c’est quoi le pourquoi ?
C’est notre façon de vivre qui a été visée. Ce sont tous les éléments de plaisir qu’ils ont voulu assassiner. Qu’avons-nous fait à ces jeunes Français qui eux aussi avaient connu ce mode de vie avant d’y renoncer, au point de devenir pour certains, des kamikazes.
Ils ont grandi dans nos villes, nos banlieues. Pourquoi le mouvement djihadiste les a-t-il attirés ?
Une longue série…
Ces assassinats s’inscrivent dans une longue série d’attentats, en France et un peu partout dans le monde. Pour la plupart d’entre eux, ils sont le fait de terroristes se réclamant de l’islam. Cela fut déjà le cas sur notre sol dans les années 90, sans oublier la guerre civile qui durant une décennie a ensanglanté l’Algérie.
Au 21e siècle pas de répit : le terrorisme islamiste a frappé l’Europe – Madrid, Londres, Copenhague, Bruxelles.
Il s’est également déchainé à New York, Boston, San Bernardino, mais aussi en Inde à Bombay en 2008, mais aussi au Moyen-Orient – Beyrouth, Israël, Yémen – mais aussi en Afrique – Tunis, Sousse, Égypte, Nairobi, Nigéria, Cameroun, Mali – mais aussi à Ankara.
Les victimes sont largement réparties dans le monde et elles sont aussi dans les pays musulmans ; l’afflux en Europe de réfugiés syriens fuyant les exactions de l’EI l’atteste.
La sidération
Nous Français, sommes encore sous le coup de la sidération de ce qui est arrivé si récemment. Toutes ces familles en deuil, tous ces blessés ont suscité notre profonde compassion. Les monceaux de fleurs, de bougies sur les lieux de ces crimes témoignent de la solidarité de beaucoup.
Le caractère aveugle de ces attaques, l’anonymat et le nombre des victimes, la diversité de leurs profils témoignent que c’était bien tout le pays qui était visé. Nos réactions ont été diverses, mais l’indignation unanime.
Une réappropriation
Sous l’impulsion des autorités de l’État, nombre de Français se sont réapproprié les emblèmes patriotiques, Marseillaise, drapeau.
D’une certaine façon ces symboles ont été récupérés sur l’extrême droite qui en faisait, depuis longtemps, un usage quasi exclusif.
Il y a ceux qui ont parlé de résistance, c’est à dire de leur volonté de mener une vie normale, comme avant.
Ce mot de résistance est différemment connoté selon l’Histoire de chacun d’entre nous. Mais l’important c’est de continuer, de ne renoncer à rien.
Suzon Pikorki
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