10 Juin 2019
Dix ans après le succès du premier Mabuse, Fritz Lang retrouve son personnage. Mais dans le film muet de 1922, le funeste docteur avait besoin d'être en présence de ses victimes. Il dirige, désormais, son organisation criminelle depuis son asile, prostré sur son lit. Personne ne résiste à son emprise : ni les psychiatres, ni les jeunes chômeurs, qui croient trouver en lui un sauveur...
En Allemagne, le parti national-socialiste était au pouvoir, et le réalisateur multiplie les allusions au nazisme, tisse des liens entre l'actualité et les crimes de son personnage. Le film dépasse, évidemment, le simple pamphlet, il devient une réflexion philosophique — voire métaphysique — sur la terreur et la manipulation. Les films muets de Fritz Lang étaient esthétiquement splendides. Le parlant lui permet de tout intensifier : notamment le rythme, encore plus précis, plus sec, plus intense.
Ci-après un extrait de ce chef-d’œuvre (cliquer sur la flèche au centre de l'écran, attendre parfois quelques secondes le téléchargement)
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