pour notre prochain rendez-vous,
Mardi 11 juin 2019 à 14h30*
au 14 rue de Paradis, Paris Xème
nous vous proposerons le chef-d'oeuvre de Fritz Lang
Le testament du Dr Mabuse (1933)
Fritz Lang, est un immense cinéaste allemand il le prouve une fois encore, avec Le Testament du Dr. Mabuse (1933), chef-d’œuvre inépuisable et immortel.
Chaque retour en salle ou à la télévision du Dr. Mabuse , marque à quel point ce personnage, né au début des années 1920 sous la plume de l’écrivain luxembourgeois Norbert Jacques, porté à l’écran par Lang et sa scénariste Thea von Harbou, n’a jamais cessé de nous concerner, en dépit de ses déterminations historiques. Indissociable de la République de Weimar, ce génie du mal et de l’hypnose, capable de s’infiltrer dans les esprits humains pour étendre son empire du crime, refléta métaphoriquement la montée du nazisme et l’imminence de son avènement (Lang affirma avoir placé des discours et slogans d’Hitler dans les répliques du docteur). Mais la maîtrise technique et l’invincibilité du personnage ont fini par figurer quelque chose de plus large : la part irrationnelle des sociétés modernes qui se laissent déstabiliser et peu à peu gouverner par la terreur et l’oppression. Sous bien des masques démagogiques et autoritaires, l’ombre mabusienne n’a, en définitive, jamais vraiment quitté l’actualité.
Interdit par Joseph Goebbels, Le Testament du Dr. Mabuse est le dernier film allemand de Lang avant que celui-ci ne s’envole vers la France, puis les Etats-Unis, après s’être vu offrir les clés du cinéma nazi par le même ministre de la propagande. C’est un film de pure terreur, semé de visions glaçantes, mais aussi feuilletonesque, car mettant aux prises deux personnages issus de précédentes œuvres à succès du cinéaste : le criminel en chef (joué par le magnétique Rudolf Klein-Rogge), apparu aux temps du muet dans Docteur Mabuse le joueur (1922), auquel Lang oppose le commissaire Lohman (Otto Wernicke), qui avait déjà mené l’enquête dans M Le Maudit (1931). Une vague d’assassinats et d’attentats lance l’inspecteur sur la piste d’un Mabuse interné en hôpital psychiatrique, visiblement inoffensif, car consignant par écrit un testament délirant. Bien qu’enfermé, son esprit semble pourtant toujours régner sur l’organisation mafieuse qui agit en son nom, pour fabriquer de la fausse monnaie et faire disjoncter le système bancaire.
L’idée de génie du film est d’adosser à la progression trépidante du polar la disparition corporelle du malfaiteur : laissé très vite pour mort, Mabuse s’évapore sans que ne se relâche son emprise souterraine.
* ouverture des portes 14h30, début de la séance à 15h00 précises.
PAF
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