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La Lettre N° 109

La Lettre N° 109

LE BILLET

Billet en trois épisodes…

Quinze jours avant le premier tour :

Ça continue et ça empire : elle, sous le prétexte fallacieux d’une attitude gaullienne (!) elle met en doute la responsabilité française dans la rafle du Vel’ d’Hiv. L’homme aux costumes avait dit qu’il se retirerait si… il ne l’a pas fait. L’autre, même ses copains du PS ne le soutiennent pas. Le quatrième voilà plusieurs mois qu’il rassemble les communistes, les nuits debout… C’est tout de même la grande incertitude… Pour qui voter?

Un jour après le premier tour :

Voilà. Elle a eu moins​ de votants que ce qu’elle espérait. Cependant elle est qualifiée, en seconde position. Le nombre de Français qui lui font confiance me donne froid dans le dos. Lui ni de droite ni de gauche me semble bien à droite.

Le troisième, le Sarthois, est dans les choux – tant mieux. Le quatrième, l’Insoumis peut-être porteur d’espoir, a fait un score très important, inattendu, mais n’a pas appelé clairement à voter contre Elle. Cela me choque énormément. La suite dans quinze jours.

Deux jours après le second tour : Ouf !

Elle est bredouille, mais plus de dix millions de personnes ont voté pour Elle ; probablement et je l’espère, elles n’approuvaient pas toutes ses idées, mais quand même…

66,1% pour la France en Marche. Nous le savons, pas tous pour son programme, mais contre ses idées à Elle.

Pour la suite, chacun de nous votera selon ses opinions et c’est bien comme ça.

Suzon Pikorki

ÉCLAIRAGE

Inquiétude, soulagement, angoisse…

Ont marqué mon parcours électoral personnel, scandé par les débats audiovisuels, la lecture compulsive des journaux et la consultation des sites internet. Bien sûr, ces différentes étapes à défaut d’être originales, furent et sont fatigantes et psychologiquement éprouvantes.

Tout d’abord il y a eu la renonciation de François Hollande, le « meilleur adversaire » de Jean-Luc Mélenchon, en campagne depuis belle lurette avec les Insoumis. Les prémisses du premier tour – primaires – ont suivi ; elles furent étonnantes, aboutissant dans chacun des deux principaux camps politiques – socialistes, républicains – à la désignation du candidat le plus radical – Hamon, Fillon – et à l’élimination des vedettes attendues – Valls, Juppé.

Ensuite les affaires nous ont tous occupés ! Quel feuilleton ! Celui du candidat LR a ébranlé son électorat alors que les malversations imputées à la candidate du FN ont laissé impavides ses soutiens, voire les ont confortés.

La campagne du premier tour s’est faite pour ou contre l’Europe : huit des onze principaux candidats se sont prononcés contre l’Europe, l’extrême droite de Le Pen, rejoignant le dégagisme de Mélenchon.

À l’issue du premier tour, force est de constater l’effondrement des deux partis classiques, PS, LR, l’importance prise par deux ensembles atypiques Insoumis et En Marche et surtout le score incroyable de Marine Le Pen, arrivée seconde derrière Emmanuel Macron. Le dirigeant d’En Marche est devenu dans l’immédiat, le seul rempart contre le FN.

Un second tour éprouvant

La campagne du deuxième tour fut des plus éprouvantes pour les démocrates sincères.

Le Front Républicain a volé en éclats. Il est vrai que jusque-là : présidentielles de 2002, régionales de 2016, c’est la gauche qui l’avait fait fonctionner en donnant priorité à la lutte contre le FN.

Là encore quelle déception ! Les Insoumis, à l’exception de leurs alliés communistes, se sont dérobés ; ni extrême droite ni extrême finance fut un mot d’ordre dévastateur. L’analogie avec ce qui s’était passé en Allemagne dans les années 30 a ainsi pu être évoquée.

Le point d’orgue de la campagne du second tour fut le débat télévisé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Il fut difficilement supportable, de violence et de cynisme. Le citoyen lambda se demande comment la prestation de la dirigeante du Front National n’a pas ouvert les yeux de tous ses zélateurs.

Le soulagement

Enfin, le soir du second tour, un vrai soulagement : Emmanuel Macron est élu avec 20,8 millions de voix, soit presque deux fois plus que celles de son adversaire. Le spectre de l’extrême droite est dans l’immédiat, éloigné. Mais… et voilà le retour de toute une série d’angoisses. Le Pen a recueilli quelque 33% des suffrages, soit 10 millions de votes, un record absolu ; ce ne fut pas assez pour elle, mais énorme sur le fond. Les bulletins blancs et nuls ont pris des proportions inconnues jusque-là.

Les moyens d’une politique

De quels moyens disposera le nouveau président pour mettre en œuvre sa politique ?

Les candidats au leadership de l’opposition au nouvel élu sont légion : la droite classique d’une part et les Insoumis de l’autre, ces derniers étant prêts à en découdre y compris dans la rue.

Le résultat de notre élection présidentielle a fait pousser un soupir de soulagement aux dirigeants des pays européens. Il n’est pas interdit d’espérer que le nouveau Président de la France sera ainsi en bonne position pour impulser les réformes dont l’Europe a besoin. Malheureusement, il semble bien que l’avenir ne puisse au mieux se concevoir que sous forme d’une régulation et d’un aménagement du capitalisme ; nos utopies d’antan ont été vaincues chez nous et un peu partout dans le monde depuis la chute du mur de Berlin.

Même si le Président élu le 7 mai n’est pas le premier choix de beaucoup de Français, les démocrates de ce pays ont tout intérêt à la réussite de sa politique.

Le contexte international – montée des populismes en Europe, aux États Unis, Brexit – illustre les dangers. Chez nous, la droite plus ou moins extrême reste en embuscade et pense déjà aux échéances de 2022.

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